dimanche 12 janvier | 15h00 Cinéma & Débats
1ère partie à 15h00
2ème partie à 17h00
3ème partie à 20h30
Entrée 5€ chaque partie ou 10€ la journée
L’association 20000 docs sur la terre en partenariat avec l’Association France Palestine Solidarité Tregor, dans le cadre de la Quinzaine sur la Palestine propose cet événement:
A la rencontre Jocelyne Saab, une cinéaste franco-libanaise pionnière du cinéma arabe
En présence de Mathilde Rouxel (Mathilde Rouxel est doctorante en cinéma sous la direction de Nicole Brenez. Après des études de philosophie et d’histoire de l’art, elle entre à l’Ecole Normale Supérieure – Lettres et Sciences Humaines de Lyon et entreprend un master en études cinématographiques qui la conduit à Beyrouth et à l’Université Saint-Joseph, où elle s’engage sous la direction de Nicole Brenez dans l’étude de l’œuvre de Jocelyne Saab de 1970 à 2015. La confiance que la cinéaste lui accorde lui permet de faire partie dès la première édition de l’organisation du Cultural Resistance International Film Festival of Lebanon (CRIFFL), dont elle sera la déléguée générale.)
3 Parties pour découvrir le cinéma de Jocelyne Saab entrecoupées de débat échange avec Mathilde Rouxel :
1ère partie à 15h00
2ème partie à 17h00
3ème partie à 20h30
15h00 :
Femmes palestiniennes (1974, France, 10′)
Sud-Liban : Histoire d’un village assiégé (1976, France, 12′)
autonome » que représentent les Palestiniens et font subir à deux villages frontaliers libanais, Hanine et Kfarchouba, un blocus, avant de les attaquer.
Lettre de Beyrouth (1978, Liban, 52′)
One Dollar a day (Vidéo d’art, 2016, Liban, 6′)
17h00 :
Les enfants de la guerre ( 1976, France, 10′)
En leur offrant des crayons pour dessiner et en les engageant à jouer sous l’œil de sa caméra, la réalisatrice se retrouve face à un constat amer : ils ne connaissent plus d’autre jeu que celui de la guerre, qui, rapidement, devient pour eux aussi un métier.
Beyrouth jamais plus (1976, Liban, 35′)
En 1976, la ville de Beyrouth connaît le début de son calvaire. Avec les yeux de son enfance, la réalisatrice suit six mois durant, au jour le jour, la dégradation des murs. Tous les matins, entre six et dix heures du matin, elle arpente Beyrouth à l’heure où les miliciens des deux bords se reposent de leurs nuits de combats.
Beyrouth ma ville ( 1982, Liban,37′)
19h00 : Soupe
20h30 :
Le front du refus (ou les commandos-suicides) (1975, France, 10′)
Quand la paix s’avère impossible, tous les moyens sont bons pour défendre une cause politique. De là naît, à la frontière qui sépare les territoires palestiniens et ce qu’ils refusent de reconnaître comme Israël, l’idée des commandos-suicides. Jocelyne Saab filme des adolescents, de seize à vingt-deux ans, qui s’entraînent sans relâche, dans une base secrète souterraine, à devenir des commandos-suicides.
Iran l’utopie en marche (1980, Liban, 52′)
La Révolution iranienne a conduit à la chute du Shah et à l’installation d’une République Islamique. Ce film a pris le parti de s’écarter de l’actualité la plus brûlante pour tenter de cerner, à travers l’ensemble de la société, ce que représentait cette vague qui allait déferler sur le monde musulman.
Jocelyne Saab
Jocelyne Saab est metteur en scène et photographe. Elle est née en 1948 et a grandi à Beyrouth. En 1973, elle devient reporter de guerre au Moyen-Orient en couvrant la guerre d’Octobre pour le Magazine 52 de la troisième chaîne de télévision française. En 1975 elle dirige son premier long-métrage, un documentaire, qui sort en salle à Paris : Le Liban dans la Tourmente, distribué par Pascale Dauman. Elle couvre ensuite pendant quinze ans la guerre du Liban, au cours de laquelle elle réalise près de trente films, dont Beyrouth, jamais plus, diffusé sur France 2 en 1976, ou Lettre de Beyrouth et Beyrouth, ma ville, diffusé sur France 3 en 1978 et 1982. Égypte, cité des morts, tourné en 1977, sort en salle à Paris, en première partie de Le Sahara n’est pas à vendre sur le Polisario, réalisé la même année. En 1981, elle tourne Iran, L’Utopie en marche sur les lendemains de la Révolution iranienne, qui reçoit plusieurs prix internationaux. En 1998, elle se rend au Vietnam et réalise un documentaire intitulé La Dame de Saigon, qui reçoit le prix du meilleur documentaire français par le Sénat français. Il est diffusé sur France 2, et dans de nombreux festivals internationaux.En moins de trente ans, Jocelyne Saab réalise un total de trente documentaires, qui reçoivent plusieurs prix dans les festivals Européens et internationaux. Cependant, sa filmographie ne se limite pas au documentaire : en 1981, Jocelyne Saab a l’opportunité de se tourner vers la fiction en tant qu’assistante de réalisation de Volker Schlöndorff sur son film tourné à Beyrouth pendant la guerre, intitulé Le Faussaire. En 1985 elle réalise elle-même son premier long métrage Adolescente sucre d’amour (Une vie suspendue) sélectionné à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs la même année. Il sort dans trois salles à Paris. En 1993, elle dédie un docu-fiction, Il était une fois Beyrouth : histoire d’une star, composé essentiellement d’images d’archives et de rushs d’anciens films sur Beyrouth, à l’anniversaire de cent ans de cinéma. Il est diffusé sur ARTE. En 2005, en raison du scandale provoqué par son film Dunia, produit par Catherine Dussart et tourné en Égypte sur le thème du plaisir, elle est condamnée à mort par les fondamentalistes égyptiens. Le film est cependant primé dans de très nombreux festivals internationaux, et se trouve notamment en compétition long métrage au Festival de Sundance, aux États-Unis. Cinq ans plus tard, Dunia est devenu un film culte dans le monde arabe. En 2007, Jocelyne Saab se tourne vers l’art contemporain, et réalise sa première installation vidéo sur vingt- deux écrans au Musée National de Singapour.Il s’agit d’une mise en perspective de tout son travail sur la guerre qu’elle propose sous le titre Strange Games and Bridges. Elle expose par la suite ses premières photographies à la foire d’Abû Dhabi en 2007, puis successivement à la foire d’Art-Paris, et des galeries d’Abû Dhabi et de Beyrouth en 2008. En 2009 elle termine un nouveau long métrage, What’s Going On?, tourné dans sa ville natale. Il interroge une possible renaissance de Beyrouth, et plus généralement le processus de création dans toute sa profondeur. En 2013, elle enseigne à l’IESAV, l’Institut d’Études Scéniques et Audiovisuelles de Beyrouth, où elle réalise un long-métrage avec les étudiants autour de la personnalité auratique d’Henri Barakat. En 2013, Jocelyne Saab réalise pour le MuCEM, Marseille, à l’occasion l’exposition « Au Bazar du Genre », six films sur le thème sexe et genre dans six villes de la Méditerranée orientale, réunis sous le titre Café du Genre. Elle organise tout au long de sa vie plusieurs événements d’ampleur. En 1992, elle s’engage pour la reconstitution de la Cinémathèque libanaise. Elle opère pour cela un immense travail d’archive et répertorie plus de deux cent cinquante films qui évoquent Beyrouth et le Liban avant, etpendant la guerre. Elle fut décorée de l’Ordre des Chevaliers des Arts et des Lettres pour ce travail monumental, réalisé à l’occasion du film qu’elle montait à l’époque, Il était une fois Beyrouth, qui en garde désormais la trace. À partir de ces archives, elle organise en 1993 le cycle de projections « Beyrouth, mille et une images » à l’Institut du Monde Arabe, événement qui présente tous les films arabes sélectionnés en vue de la reconstitution de cette Cinémathèque libanaise. En 2013, elle fonde le Festival International du Film de la Résistance Culturelle, dont elle est directrice artistique et déléguée générale. Elle y propose des films d’Asie et de Méditerranée qui questionnent, à travers leur histoire, l’histoire et la situation de Beyrouth aujourd’hui. Un cinéma qui panse les plaies du pays et qui amène à réfléchir à la possibilité de la paix et du respect intercommunautaire. Ce festival s’étend sur tout le territoire libanais. Elle a à la fin de sa vie réalisé une dernière série de photographies, One Dollar a Day et plusieurs vidéos d’art : One Dollar a Day et Imaginary Postcard en 2016, et My Name is Mei Shigenobu, qui est sorti posthume (2019). Durant ses dernières années, elle travaillait à la réalisation d’un documentaire sur la vie cachée de Mei Shigenobu, Shigenobu, Mother and Daughter.