vendredi 5 août | 20h30 Concerts & spectacles
VENDREDI 5 AOÛT 20H30, ÉGLISE DE LOKÉMO
La chambre de Louis
Valérie Balssa, flûte traversière baroque
Daniel Dehais, hautbois baroque
Mathilde Hénin, viole de gambe
Gabrielle Resche, clavecin
Clément Stagnol théorbe
Musique française au temps de Louis XIV, agrémentées de textes, chroniques et anecdotes sur la musique et les musiciens du grand siècle.
Œuvres de J. M. Hotteterre, M. de La Barre, R .de Visée, F. Couperin, M. Marais.
La chambre de Louis XIV, dit le Roi soleil à Versailles, n’est pas une chambre parmi d’autres. Le lit Royal est entouré de tous les égards. Ce lit du corps est aussi le lit de l’état. Il fait figure de trône. La chambre dont l’éclat du décor souligne la majesté non seulement visible et incarnée mais aussi quotidienne, est un espace d’expression où les musiciens, les meilleurs, les préférés du Roi, y trouvent toute leur place aux différents moments de la journée tels le dîner, le souper, le lever ou le coucher du souverain.
Les musiciens
Ces talentueux musiciens sont issus des conservatoires les plus réputés pour la musique ancienne, tels que le CNSM de Paris et de Lyon, les conservatoires Royaux de Bruxelles et de La Haye (pays bas) où ils ont obtenu brillamment masters et diplômes de solistes. Dans ces établissements et lors de classe de maître, ils ont approfondi leurs connaissances en musiques anciennes, tant pour le jeu instrumentale que musicologiques, depuis le moyen âge jusqu’au baroque tardif, auprès de grands professeurs comme Christophe Coin pour la viole de Gambe, Barthold Kuijken pour la flûte traversière baroque, Paul Dombrescht et Bruce Haynes pour le hautbois, Rolf Lislevand pour le luth et le théorbe, Aline Zilberajch, Fabio Bonizzoni, Bart Van Oort(pianoforte), Christophe Rousset et Tom Koopman pour le clavecin
Chacun se ou s’est régulièrement produit dans des ensembles prestigieux ou moins connus comme « les arts florissants », « l’ensemble Mattheus », « la chapelle Rhénane », « Stradivaria » « Jacques Moderne », « l’Oxymore », et l’ensemble « ApotropaïK »
En plus d’être des artistes accomplis, ils sont également très investis dans la pédagogie et chacun enseigne dans différents conservatoires ou établissements tels le CRD de Dieppe et d’Orsay, le CRR de Boulogne Billancourt et la Sorbonne Université.
Une phrase les réunit pour se concert : cultiver la richesse du timbre et l’éloquence du phrasé.
PROGRAMME
- Jacques-Martin Hotteterre le Romain (1673-1763)
Sonates en trio pour les flûtes traversières, flûtes à bec, violons, hautbois et basse continue
Sonate I en sol mineur : prélude, fugue, grave, gigue
J.M. Hotteterre est héritier d’une célèbre famille de musiciens basée à La Couture (Couture-Boussey), haut lieu de la facture d’instruments à vent, réputé pour l’habilité de ses ouvriers. En 1705 il joue du hautbois à la grande écurie, puis cumule la charge de flûte de la chambre du Roi. Il doit sa renommée à ses talents de flûtiste, instrument pour lequel il écrit de nombreuses pièces. Il compose aussi des sonates en trio à destination de plusieurs instruments. J.M. Hotteterre a également laissé à la postérité des œuvres pédagogiques telles que l’art de préluder sur la flûte traversière (1719) et principes de la flûte traversière ou flûte d’Allemagne, de la flûte à bec ou flûte douce et du hautbois (1707).
- Robert de Visée (1650 ? -1732 ?)
Pièces pour théorbe, manuscrit Vaudry de Saizenay
Chaconne en sol majeur
Vite reconnu pour son talent et admiré par ses pairs, Robert de Visée occupa sa durant une place enviable à la cour et auprès du Rois Louis XIV. Il jouissait du statut « Maître pour le théorbe et la guitare ». Il eut pour disciple Jean-Etienne Vaudry qui le mentionne comme son « maître » dans le précieux manuscrit qu’il nous a légué.
Il composa deux livres de pièces pour la guitare en 1682 et 1686 et un troisième livre de pièces de théorbe et de luth mises en partition pour dessus et basse en 1716.Son style est proche de celui de Jean- Baptiste Lulli, en témoigne cette citation tirée de la préface de son premier recueil et qui montre toute sa modestie : « J’ai tasché de me conformer au goust des habiles gens, en donnant à mes pièces, autant que ma faiblesse me la pû permettre le tour de celles de l’inimitable Monsieur de Lulli »
- Marin Marais (1656-1728)
Suite de pièces en ré majeur pour viole de gambe et basse continue extraites du premier et cinquième livre.
Les voix humaines, allemande, rondeau
Élève du compositeur M.R de Lalande et du violiste Sainte Colombe, Marin Marais devient rapidement un virtuose. En 1679 il est nommé « ordinaire de la musique de la chambre du Roi pour la viole » et joue à l’Académie Royale de musique de Paris (Opéra) de 1695 à 1710. Disciple de J.B. Lully, ce dernier l’invite parfois à « battre la mesure » devant son orchestre. Il écrit plusieurs opéras, dont le célèbre « Alcyone », des pièces en trio (premières du genre) et cinq livres de pièces pour la viole de gambe.
Il est en rivalité avec autre violiste de talent, A. Forqueray
- Michel Lambert (1610-1696) /Jacques Hotteterre
« Rocher vous êtes sourd vous n’avez rien de tendre »
Air de cour adapté pour la flûte traversière et le théorbe avec l’ornementation de Jacques Hotteterre
Compositeur, luthiste, chanteur et pédagogue célèbre, M. Lambert est éduqué à la chapelle du duc d’Orléans, frère de Louis XIII, puis, dès 1636, il se fait connaître comme chanteur et professeur de chant à Paris et bénéficie de la protection d’importantes personnalités dont le Cardinal de Richelieu. Il est très prisé dans les cercles précieux (Madame de Rambouillet, Mademoiselle de Scudéry). Sa fille, Madeleine, sera l’épouse de J.B. Lully. En 1661, il est nommé Maître de musique de la chambre du Roi et écrit de nombreux recueil d’airs avec doubles (ornementation) pour voix et basse continue.
- Michel de la Barre (1675-1745)
Premier livre des trios pour les violons, flûtes et hautbois
Suite en do mineur : prélude, sarabande, rigaudons, gigue, gavotte, plainte, rondeau, passacaille
Michel de la Barre, flûtiste de la chambre du Roi et de l’Opéra, développa un goût particulier pour la formation en trio qui illustrait à merveille le goût noble et fastueux du monarque et avait été initiée à Versailles par Lully pour les célèbres « couchers du Roi ». Deux ans après Marin Marais dont il a suivi l’exemple, il composa son premier livre de trios en 1694.On prêtait à ce compositeur « le merveilleux don d’attendrir » et le poète Antoine Houdar de la Motte, l’encense dans une ode intitulée « la flûte » : « ainsi ta flûte enchanteresse, la Barre, inspire la tendresse ; tout s’enflamme à tes sons vainqueurs. L’amour même en devient plus tendre ».
Que d’éloge à propos de celui qui est considéré de nos jours comme le chef de file de l’école française de flûte traversière.
François Couperin (1668- 1733)
L’art de toucher le clavecin
Prélude
François Couperin (1668- 1733)
Premier concert royal en sol majeur : prélude, allemande, sarabande, gavotte, gigue, menuet
« J’avoüray de bonne foy, que j’ayme beaucoup mieux ce qui me touche, que ce qui me surprend » Lorsqu’il publia cette phrase emblématique de son art en 1713, dans la préface de son premier livre de pièces de clavecin, François Couperin, dit « le grand », était reconnu comme le plus grand claveciniste français. Issu d’une famille de musiciens passionnés, Il fut choisi par Louis XIV lui-même comme l’un des quatre organistes de la chapelle Royale de Versailles. Ce fut dans le particulier, chez le Roi ou chez Madame de Maintenon, que furent sans doute entendus ses merveilleux concerts Royaux (1722). Il expliqua qu’il avait fait ces pièces « pour les petits concerts de chambre, où Louis XIV le faisait venir presque tous les dimanches de l’année ».
Il écrit de nombreuses œuvres instrumentales dont quatre livres de pièces de clavecin entre 1713 et 1730 et publia une méthode : « l’art de toucher le clavecin »
Dans le cadre de l’été culturel 2022
« L’été culturel est une manifestation à l’initiative du ministère de la Culture et mise en œuvre par la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne et les opérateurs nationaux ».