vendredi 6 décembre | 21h00 Concerts & spectacles
tarifs: 10/8 euros
Un concert proposé par l’asso Tohu Bohu :
Concert Sahra Halgan
Concert programmé dans le cadre de la tournée NoBorder#14, en partenariat avec Le Quartz et Bretagne(s) World Sounds »
Artiste iconique du Somaliland, Sahra Halgan, incarne par sa musique et ses actes, la lutte pour les droits d’un peuple non reconnu par la communauté internationale. Dans son dernier album, Hiddo Dhawr, elle fait naviguer sa voix fleuve sur des reliefs électriques inattendus. Entre riffs de guitare abrasifs, grooves de batterie solaires, basses acides, orgues vintage et envolées proto-électronique, la formule, à mi-chemin entre la musique touaregs, l’ethio-jazz et les mélodies somaliennes, s’adresse autant au dancefloor qu’aux consciences.
Sahra Halgan voix
Aymeric Krol percussions
Maël Salètes guitare électrique
Régis Monte claviers, voix
Sahra Halgan est une artiste iconique du Somaliland, ancien protectorat britannique de la corne d’Afrique et pays indépendant depuis 1991, mais non reconnu par la communauté internationale. Dans les années 80, c’est dans le contexte de la guerre en réaction à la terrible
répression du dictateur de la Somalie voisine, Siad Barré, que Sahra reçoit son surnom de «Halgan», la combattante, et que ses chansons gagnent à jamais le cœur de tout un peuple. Improvisée infirmière sur le front, bravant les conventions tribales et familiales, elle chante pour soigner les blessés et encourager les combattants. Mais les luttes fratricides marquant la fin de la guerre la contraignent à l’exil, et c’est la France qui lui accordera l’asile politique. S’en suit une vie que connaissent des millions de déracinés en Europe, intégration discrète par le bas, famille à élever, travail difficile… 20 années laborieuses qui l’éloignent de la musique.
Elle fonde le Sahra Halgan Trio à Lyon au début des années 2010 en compagnie d’Aymeric Krol
aux percussions (BKO) et de Maël Salètes à la guitare électrique (Orchestre Tout Puissant Marcel
Duchamp, L’étrangleuse), qui suscite un engouement confidentiel mais constant auprès du public européen et de la diaspora qui ne l’a jamais oubliée. Le trio invente une forme minimaliste au son brut qu’il développe sur deux albums, portée par la voix unique de Sahra et son inlassable engagement politique pour la reconnaissance de son pays. De salles minuscules en festivals prestigieux sur trois continents, l’originalité de la musique du groupe est consacrée aux Transmusicales de Rennes 2019.
Depuis 2013, Sahra Halgan est retournée s’installer dans sa ville natale, Hargeisa, capitale du
Somaliland, afin de réaliser un rêve de longue date pour contribuer à la re-fondation de son pays : la création d’un lieu consacré à la musique vivante et à la poésie, Hiddo Dhawr («préserve la culture»). C’est le nom que le groupe a choisi pour ce nouvel album. Aboutissement d’une longue amitié forte de multiples voyages, d’une quête de l’essence des musiques somali à travers un son de groupe unique, ce troisième disque place plus que jamais une musique séculaire au coeur d’une modernité hors normes, hors modes et hors âges. Poésies traditionnelles du fond des siècles, chansons de fête et de danse, chansons d’amour,
revendications politiques, autant de terrains où la voix de Sahra déploie toute sa chaleur, ses
ornements, son ironie ou sa gravité, son mystère et sa dignité, véhiculant ainsi l’histoire de son
peuple et sa présence au monde, ses tragédies, ses joies.
Chaque instrument, en écho, débarrassé de tout artifice, délivre toute sa puissance dans une
simplicité sans compromis : riffs de guitare terriens et abrasifs, grooves de batterie solaires dont
les timbres conjuguent tradition et modernité. Nouvel arrivé dans le groupe, Régis Monte enchante chaque titres de basses acides, d’orgues vintage ou d’envolées proto-électroniques.
Fruit d’une recherche sincère d’authenticité et d’innovation, alliance inédite entre chanson
somalienne et rock des origines, l’album Hiddo Dhawr ajoute son inspiration dans les
paysages les plus inattendus de la sono mondiale.