« Cent enfants qui attendent un train » de Ignacio Agüero[ciné doc]

dimanche 24 novembre | 20h30 Cinéma & Débats

tarifs: 5/3 euros


Dans le cadre du mois du documentaire, l’asso 20000 docs sur la terre propose:

« Cent enfants qui attendent un train » de Ignacio Agüero

Chili • 1988 • 55 minutes     entrée : 5€/3€

En présence de Ève Le Fessant Coussonneau (Réalisatrice). Ève Le Fessant Coussonneau suit d’abord une formation en théorie du cinéma à l’École Normale supérieure de Lyon, et effectue ses recherches sur le cinéma documentaire en Amérique du Sud. Au cours de ces années de master, elle réalise quelques court-métrages étudiants. Mais c’est au sein du Master Documentaire de Création de Lussas qu’elle réalise ses premiers films documentaires. La Ronde est son film de fin d’études. Elle travaille à présent à un projet de thèse sur le cinéma alternatif chilien, et poursuit l’écriture de son premier long documentaire. 

Dans une ville de la banlieue de Santiago, l’enseignante Alicia Vega organise un atelier de cinéma pour enfants. Ceux-ci, qui n’ont jamais été au cinéma et connaissent à peine le centre-ville, vivent une expérience inoubliable. Ils construisent les éléments qui ont conduit à l’invention du cinéma, comme le zootrope ou le thaumatrope, apprennent le travelling et réalisent finalement un film en dessinant leurs propres images. Un exercice de création joyeuse, une échappatoire à l’oppression de la dictature militaire.

 

 

 

 

 

L’avis de Tënk

Ce film fait d’Alicia Vega une héroïne du cinéma, le portant et l’apportant dans les quartiers parmi les plus déshérités de Santiago, qui végètent dans la terreur mêlée de torpeur de cette fin du règne de Pinochet. Ignacio Agüero en fait aussi une héroïne de cinéma, inoubliable et charismatique, animée par une générosité et une énergie qui semblent sans limite, une foi et un doigté pédagogiques admirables. Au-delà de la question de la transmission, c’est tout simplement l’un des plus beaux films qui soit sur le cinéma, sans doute parce qu’il fait dialoguer sa capacité à rendre compte d’une réalité – une situation socio-politique ô combien difficile – et sa dimension émancipatrice par l’imaginaire. Inutile de préciser que, comme toujours sans le moindre prêchi-prêcha, Agüero délivre ici un film puissamment politique.
Arnaud Hée, Programmateur, enseignant et critique

Ignacio Agüero

Auteur, réalisateur, producteur, acteur, Ignacio Agüero est né à Santiago du Chili en 1952. Il fait ses études de cinéma à Santiago, Buenos Aires et New York. Ses premiers films, réalisés sous la dictature, témoignent d’une forte conscience politique et sociale. En 1988 il co-réalise le programme télévisuel « La Franja del NO », qui participe à la campagne référendaire du « Non » contre Pinochet. Acteur, il apparaît notamment dans des films de José Luis Torres Leiva ou Raúl Ruiz. Professeur de cinéma documentaire à l’école de cinéma de l’Universidad de Chile, il est l’un des membres fondateurs d’ADOC, l’association des documentaristes chiliens. Plusieurs rétrospectives de son travail de réalisateur se sont tenues en Argentine, Pérou, Bolivie, Brésil, Espagne ou Mexique. Parmi ses films documentaires on peut citer « No Olvidar » (1982), sur la recherche de disparus sous Pinochet, « Como me da la gana » (1985), « Cien niños esperando un tren » (1988), « Aquí se construye » (2000), qui traite de la démolition de quartiers entiers pour faire place à une ville écrasante et inhumaine, « El diario de Agustín » (2008), « El otro día » (2012), documentaire intimiste sélectionné en compétition international du festival Cinéma du réel en 2013, édition où l’on a pu redécouvrir « No Olvidar » dans le cadre de la rétrospective « Chili : 1973 – 2013 ». Parmi ses derniers films, « Como me da la gana II » (2016) et « Nunca subí el Provincia » (2019) ont tous les deux obtenu le Grand Prix de la Compétition internationale au FIDMarseille.